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La Technique F. Mathias Alexander



 

 

 

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Remarques à bâtons rompus
Enseigner la Technique Alexander


Enseigner à un "élève" ou à un "étudiant", futur professeur.
Le cœur de la question est le même : arrêtons de nous faire mal.
Mais comment faisons nous ça ?
Avec de mauvais gestes, de mauvais comportements, de mauvaises réponses ?
 

Pas de standardisation...


Qu’est ce qui est en-deçà de ces phénomènes ?
Sûrement l’obéissance à des recettes et l’instrumentation de soi.
La non-reconnaissance de soi comme valable, la conviction qu’il est à corriger. Si "soi" est reconnu d’abord en tant qu’il est il devient la source de ses propres transformations.
L’enseignement de la technique Alexander met rarement cela au premier plan de sa démarche. On peut s’en rendre compte quand on voit l’importance de la préoccupation d’orthodoxie chez les praticiens qui a, entre autres conséquences, celle d’imposer aux étudiants

des comportements "techniques" totalement standardisés, desquels ils auront bien du mal à se libérer pour devenir eux-mêmes.
Les postures imposées sont "justifiées" par les lois alexanderiennes dont on fait des préceptes, c’est-à-dire des lois prescriptives et non des lois de fonctionnement qui ont été observées dans l’expérience. C’est ainsi qu’on ne cherche pas à constater que la tête va vers le haut mais qu’on l’énonce comme un précepte qui devient forcément un but auquel se conformer, même si on arrive à ne pas le "faire", au prix d’un travail de la pensée qui devient vite épuisant.


C’est de transformation qu’il s’agit
et non de rééducation


On devrait craindre de trahir les découvertes de nos maîtres en les figeant dans une pratique "orthodoxe" qui refoule le cœur de ces découvertes dont eux-mêmes, peut-être bien n’avaient même pas tout-à-fait conscience de la fécondité.
L’orthodoxie est une fidélité à des rites, à la lettre, pas à l’esprit.
Certains ont épinglé avec humour l’alexandroïde, mais je ne les ai vu proposer à la place que du flou artistique, de la "philosophie" new age, des délires ésotériques, de la Psychologie à trois sous ou un éclectisme dans leur pratique qui dénotent bien leur insatisfaction.
Croire en sa propre théorie, du moins la pousser

jusqu’au bout d’elle-même semble assez peu fréquent : en témoigne la demande de travail faite si souvent à l’étudiant, plus encore qu’à l’élève évidemment, alors que c’est lui demander le contraire de l’abandon nécessaire à la transformation, une fois que cet abandon est défini comme consentement au support.
C’est de transformation qu’il s’agit et non de rééducation, un mot très ambigu qui conduit facilement vers l’instrumentation, le contrôle obsessionnel de soi qui font de nous les outils de la "vérité", satisfaisant notre penchant pour la servitude volontaire et notre (presque) indéfectible croyance à la correction technique comme solution.


 
© Renaude Gosset