Mais ils
ne sont pas seuls en cause, car il n'y a de fonctionnement satisfaisant
que dans la prise en compte de la continuité tissulaire générale.
La peau représente bien cette continuité, surtout
si on se rappelle que tous les tissus internes sont liés
à elle et que, d'autre part, elle est la frontière
entre ce qui est nous et ce qui n'est pas nous. C'est dire que la
stimulation de sa vitalité, la prise de conscience de sa
présence joue sur les deux versants de l'être vivant
: le psychique et le corps. Elle cerne l'étendue matérielle
de l'être et elle est un support imaginaire (au sens de constitution
de l'image de soi).
Le mouvement du souffle est lui aussi un auxiliaire de cette disponibilité
tissulaire et il suffit généralement d'en décrire
exactement le territoire de circulation, de déceler les théories
inconscientes qu'a une personne à propos de ce
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territoire (il suffit
de la regarder fonctionner) pour que l'expansion normale et automatique
survienne.
Rien n'interdit de penser que les tissus internes qui sont les bords
de ce territoire soient en continuité avec la peau elle-même
et cela aura le mérite de ne pas séparer l'interne
et l'externe et de pouvoir au contraire les vivre (psychiquement)
et les laisser vivre (physiquement).
Aborder ainsi les choses nous aura fait gagner beaucoup de terrain
sur les segmentations destructrices du fonctionnement autant que
sur la conception classique de l'action qui voudrait que nous ordonnancions
"le corps" comme s'il était "en kit"
et que nous ne fassions aucune confiance à ses qualités
et talents intrinsèques de telle manière que nous
ne leur permettons pas d'exister, de se montrer à nous et
d'accomplir nos désirs et notre art.
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