Page 166 - #BalanceTonPresident
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18 mars
du fameux laissez-passer. J’ai aussi entendu des journalistes prétendre
qu’il fallait en remplir un pour chaque jour, vu qu’il y avait une date
à inscrire ! « Du moment qu’on accepte d’être pris pour des cons, pour-
quoi se priver?», écrivais-je alors. J’avais cru à une fake news, mais j’ai
bien dû me rendre à l’évidence que les journalistes avaient raison.
De nombreuses solutions commençaient à fleurir pour rendre la vie
plus facile ou pour s’occuper. Ainsi, un groupe de prêtres se proposait
de garder les gosses, tandis que des internautes se posaient de réelles
questions existentielles comme : « À vrai dire, on ne s’ennuie pas trop
à la maison, mais il est étrange que dans un paquet de riz d’un kilo, il
y ait 9 grains et dans un autre du même poids et de même marque,
il y en ait 9. Bizarre ! »
Les plus trouillards profitaient de l’occasion pour prévenir :
« Restez en ville, ici à la campagne on pollue, ça pue la merde et
les coqs chantent !!!! »
Et si on se marrait un peu moins [J2] 19 mars
L’entrée en confinement était assez rigolote, mais au deuxième jour,
la police avait déjà verbalisé environ cinq cents véhicules dans la nuit
à € pièce. Les esprits ont commencé à s’échauffer quand les gens
qui n’avaient pas préparé leur sésame pour aller faire leurs courses se
sont vus infliger des amendes de €.
Dans le xvii e arrondissement de Paris, c’est un passant récalcitrant
qui était mis à terre par trois agents en mission. Un peu plus loin, une
femme sortait l’arme fatale face aux policiers en leur toussant dessus.
Sur les routes de France, on a même oublié nos automates que sont
les radars, car l’exode, le débarquement, tout ça… c’est terminé ! Les
plages sont interdites . D’Utah Beach au Finistère en passant par
La Baule, des gens venus juste pour respirer un peu d’air pur l’ont
payé aussi cher qu’en ville : €.
Chacun se justifie comme il peut, comme Claudette, qui inscrit sur
un bout de vieux carton : « Je soussignée, Claudette Martin, née le
/9/ atteste sur l’honneur devoir rester dehors nuit et jour, n’ayant
aucun domicile fixe, malgré les promesses de M. Macron de sortir de
la rue mes
00000 confrères et moi-même. »