Page 162 - #BalanceTonPresident
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9 mars 2020
Vous avez commencé par amputer nos droits avec vos lois scélérates.
Vous avez ensuite amputé nos enfants quand vous ne les avez pas tués,
tout comme nos mères, avec vos polices armées jusqu’aux dents. Vous
voulez nous faire crever, mais notre colère aura raison de vous tous,
préfets, ministres, députés, sénateurs, conseillers de l’ombre, sans ou-
blier bien sûr le président. Vous ne savez pas où vous avez mis les
pieds, nous allons vous le montrer et vous allez tomber. Vous paierez
aussi. Pour tout le mal que vous avez fait, pour toutes les vies détruites,
pour toutes les humiliations, les violences, les morts, vous paierez cher.
Avez-vous oublié que nous représentons une bonne moitié de la po-
pulation ? Pensez-vous vraiment pouvoir continuer à nous traiter de
la sorte, dans la rue, dans vos lois ? Politiques, policières, sociétales,
vos dominations ont vécu et vous n’y pouvez rien. Les médias de vos
pouvoirs retourneront leur veste et ce sera la fin de votre propagande.
Votre temps est compté, il n’y a pas d’autre issue. Dites à vos hommes
que nous sommes armées et que nous savons tirer.
En attendant, à Rennes, la journée était organisée à l’initiative du
collectif NousToutes qui depuis plusieurs mois, en une dizaine
de réunions, avait préparé la grande fiesta du jour, celui des luttes pour
les droits des femmes. Exilées, citoyennes, en colère, trans, gouines,
mères, filles, gilets jaunes, solidaires, syndicalistes, handicapées, bour-
geoises, précaires… Nous étions au moins 000 et quasiment pas un
flic à l’horizon, les cars restant planqués du côté de l’hypercentre. Tel
un ovni, une voiture de police ouvrait le cortège, comme pour nous
ouvrir la voie et nous protéger, petites choses que nous sommes.
Pas de flics, pas de soucis, pas comme à Nantes ou à Paris. À
Rennes, la journée a été excellente, malgré quelques gouttes avant et
après le défilé. Pour la fin d’après-midi et la soirée, des rencontres
étaient organisées à l’Hôtel Dieu, un hôpital désaffecté en cours de
réaménagement, avec de nombreux collectifs, des concerts et un repas
à prix libre, confectionné par le réseau de ravitaillement des luttes
du pays rennais. Pendant tout ce temps, le collectif La Bulle assurait
la garde des enfants avec une dizaine d’hommes à la Maison de la
grève.
Et on crie : So, so, solidarité avec les femmes du monde entier !
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