Page 174 - #BalanceTonPresident
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29 mars
et désespoir, on ne va quand même pas se laisser abattre, la révolte
gronde. Les premières à lutter, ce sont les infirmières qui continuent
de raconter, alerter et subir des conditions de travail inadmissibles.
Ici, on apprend que les plus de 0 ans sont écartés des soins, que si
des soignants sont Covid+ (infectés) ils ne doivent rester en arrêt que
ou jours et revenir, même infectés.
À l’hôpital Saint-Antoine, dialogue impossible avec la direction qui
n’est pas là pour « se faire agresser par des gens [les infirmières] qui
n’ont pas de respect pour ceux qui travaillent ! »
Dialogue entre soignants : « Salut ma belle, comment te dire, du ja-
mais vu ici aux urgences de Mulhouse. On apprend qu’aucun patient
ne sera transféré sur l’hm car venue de Macron, nous on crève et lui
bloque la possibilité de désengorger les services, j’enrage. Bordel de
merde, patients ils nous ont transféré et stop car Macron se pointe!
Merci de ton soutien, on en a besoin, reste chez toi.
- Oui bien sûr ne t’inquiète pas. Sinon, ton équipe tient le coup ?
- Laisse tomber j’ai honte, j’ose plus les regarder dans les yeux, tous
les jours la direction des soins en rajoute une couche, j’en pleure…»
Et quand on craque, on écrit au président :
«Mr le président,
Nous sommes le
mars
0
0, […] Permettez-moi de vous montrer
à quoi nous en sommes réduites en ce beau jour de mars. Regardez
bien la photo s’il vous plaît. J’ai
patients potentiellement atteints
par ce virus et je viens de faire la toilette d’une dame de 0 ans, équi-
pée d’une charlotte, d’un simple masque chirurgical (dont vous
connaissez parfaitement l’inutilité puisque lors de votre dernier
discours à Mulhouse vous aviez la chance de porter un masque ffp
depuis longtemps introuvable en pharmacie y compris pour les
professionnels de santé, alors que je doute fort que vous ayez été en
contact direct avec les malades), de surchaussures et d’un sac-poubelle
gracieusement fourni par l’établissement parce que les stocks de
blouses sont en rupture.
Alors moi, aujourd’hui, j’ai envie de pleurer, parce que comme beau-
coup de mes collègues j’ai dû me résigner à laisser mes enfants à mon
ex-mari pour ne pas les contaminer, je ne les ai pas vus depuis jours
maintenant. Parce que j’ai transformé ma buanderie en un sas de