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29 mars


            et désespoir, on ne va quand même pas se laisser abattre, la révolte
            gronde. Les premières à lutter, ce sont les infirmières qui continuent
            de raconter, alerter et subir des conditions de travail inadmissibles.

              Ici, on apprend que les plus de Š0 ans sont écartés des soins, que si
            des soignants sont Covid+ (infectés) ils ne doivent rester en arrêt que
            … ou † jours et revenir, même infectés.

              À l’hôpital Saint-Antoine, dialogue impossible avec la direction qui
            n’est pas là pour « se faire agresser par des gens [les infirmières] qui
            n’ont pas de respect pour ceux qui travaillent ! »


              Dialogue entre soignants : « Salut ma belle, comment te dire, du ja-
            mais vu ici aux urgences de Mulhouse. On apprend qu’aucun patient
            ne sera transféré sur l’hm car venue de Macron, nous on crève et lui
            bloque la possibilité de désengorger les services, j’enrage. Bordel de
            merde, ‰ patients ils nous ont transféré et stop car Macron se pointe!
            Merci de ton soutien, on en a besoin, reste chez toi.
              - Oui bien sûr ne t’inquiète pas. Sinon, ton équipe tient le coup ?
              - Laisse tomber j’ai honte, j’ose plus les regarder dans les yeux, tous
            les jours la direction des soins en rajoute une couche, j’en pleure…»


              Et quand on craque, on écrit au président :
              «Mr le président,
              Nous sommes le …‹ mars …0…0, […] Permettez-moi de vous montrer
            à quoi nous en sommes réduites en ce beau jour de mars. Regardez
            bien la photo s’il vous plaît. J’ai … patients potentiellement atteints
            par ce virus et je viens de faire la toilette d’une dame de „0‡ ans, équi-
            pée  d’une  charlotte,  d’un  simple  masque  chirurgical  (dont  vous
            connaissez  parfaitement  l’inutilité  puisque  lors  de  votre  dernier
              discours à Mulhouse vous aviez la chance de porter un masque ffp…
            depuis  longtemps  introuvable  en  pharmacie  y  compris  pour  les
              professionnels de santé, alors que je doute fort que vous ayez été en
            contact direct avec les malades), de surchaussures et d’un sac-poubelle
            gracieusement  fourni  par  l’établissement  parce  que  les  stocks  de
            blouses sont en rupture.
              Alors moi, aujourd’hui, j’ai envie de pleurer, parce que comme beau-
            coup de mes collègues j’ai dû me résigner à laisser mes enfants à mon
            ex-mari pour ne pas les contaminer, je ne les ai pas vus depuis „ˆ jours
            maintenant. Parce que j’ai transformé ma buanderie en un sas de

            „Š…
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