Page 248 - #BalanceTonPresident
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19 octobre 2020
Dictature, terrorisme, démocrature, intégrisme, démocratisme … je
ne sais plus trop sous quel régime nous vivons, même s’il n’y a pas plus
tard que quelques lignes, je persistais à vouloir nous croire en démo-
cratie. Alors j’épluche ce mot de terrorisme pour finir de me convaincre
(ou pas) qu’il s’agit bien de cela. Que les pratiques politiques en vigueur
dans le pays (mais aussi ailleurs) relèvent bien également de cette
dénomination.
Le terrorisme est toujours affaire de dogmes ou de religions, ce qui
rend comparables le terrorisme d’État et le terrorisme religieux. Les
mises à mort diffèrent, mais le résultat est le même : l’élimination des
pensées différentes. Encore un point commun. Mais ce qui fonctionne
le mieux, ce sont les divisions, car il ne s’agit pas pour les vrais terro-
ristes de tuer eux-mêmes. Ils organisent les ressentiments, la haine,
les violences, et fatalement, les mises à mort par des croyants d’autres
individus, croyant autre chose.
Là encore, je n’arrive pas à faire la différence entre les assassins au
nom d’une religion et un État qui détruit tous ses acquis, bâillonne et
enferme sa population, sanctionne à tout-va (jusqu’à six mois de prison
pour une troisième sortie sous couvre-feu), éborgne et ampute ses
opposants, ment éhontément, subventionne la mort de ses entreprises,
et vend des armes à l’autre catégorie, les terroristes de la religion.
J’en vois d’ici me dire que j’abuse de comparer l’abominable à la
démocratie telle qu’on nous la fait croire. J’aimerais ne pas le faire, je
vous le promets, mais voilà. J’ai vu depuis une bonne trentaine d’années
la destruction massive des valeurs que je croyais animer le pays, à savoir
par exemple, le respect du Parlement et des oppositions, une justice
sociale et des droits en progression, tout comme pour le financement
des services publics, de la culture ou de structures pour la jeunesse,
pour ne citer que cela. À la place, les gouvernements successifs n’ont
eu comme valeur que notre travail pour leurs profits. Ils ont abandonné
les classes populaires, et presque par définition, les immigrés. Ils ont
continué à parquer les gens dans des banlieues où petit à petit, faute
de créer des lieux de culture, de financer des projets associatifs ou des
emplois au service de la cité, la démerde s’est installée, jouant au chat
et à la souris avec des forces du désordre qui se vengent parfois de leur
triste sort en bousculant un môme en scooter. J’oublie, ils étaient là
aussi pour tirer sur cet enfant de la guerre, cet abominable assassin.
Combien faudra-t-il de morts pour que l’on change de monde ?
La peur va changer de camp, a dit le président, comme un aveu de
la sienne, ne sachant rien de la nôtre, malgré les efforts de ses amis