Page 38 - #BalanceTonPresident
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20 mars 2019


              Encore une fois, vous ne m’avez pas écoutée. Je vous le répète, les
            gens manifestent pour une vie décente, être mieux payés, moins taxés,
            plus considérés… Pas pour se faire mutiler !
              Il paraît que certains de vos agents, à la préfecture, ont commencé
            à avoir des doutes (il était temps après „‹semaines !), et des ordres
            contraires aux vôtres auraient émergé. Vous vouliez qu’ils continuent
            de vider vos stocks de munitions, mais ils ont résisté, et vous avez
            donc limogé. Quand elle ne s’engueule pas sur le terrain, votre police
            vous lâche pour aller se servir dans les vitrines de la boutique du psg.
            C’est une vraie débandade, mais c’est vous qui énervez les gens avec la
            violence de vos paroles et votre refus d’entendre le peuple qui gronde.
              Vous  préférez  en  appeler  aux  intellectuels,  ceux  de  votre  rang
            (d’avant que vous soyez président), et en invitez soixante-quatre à
            l’Élysée pour plus de huit heures de #grandébatdesidées . Ils se
            sont levés à l’annonce de votre arrivée dans la salle de fêtes du Palais
            et vous avez serré les ‰‡ paluches. On a entendu les chuchotements
            à votre oreille des plus zélés : « Je vous admire… » Les deux premières
            questions qui vous ont été posées par Pascal Bruckner  ne manquent
            pas de sel : « Allez-vous enfin interdire les manifestations le samedi ?
            Quand Paris sera enfin débarrassée des Gilets jaunes ? »
              Pauvre homme ! Il faut vraiment vous débarrasser de ces mauvaises
            fréquentations, monsieur le président. Je vous ai rapidement laissés
            entre penseurs et à la lecture du compte-rendu et quelques extraits, il
            ne me semble pas avoir perdu grand-chose.
              Moi, je voulais plutôt vous parler de mon week-end à Paris. Samedi,
            alors que vous étiez au ski, j’avais fait le déplacement, mais je regrette
            de m’être rendue à la Madeleine plutôt qu’aux Champs-Élysées. En
            faisant cela, j’ai alimenté ce discours dégueulasse qui voudrait qu’il y
            ait eu les gentils du climat et les méchants à moins d’un kilomètre de
            là. Tout le monde aurait dû aller sur les Champs, ça aurait eu de la
            gueule ! Les luttes sociales, pour le climat, pour les migrants, contre
            les violences policières, en gros contre toute votre politique. Ne croyez
            pas ce que vous disent vos conseillers qui écoutent ce qu’on raconte à
            la télé. Des Champs à la Madeleine, de République à Stalingrad et
            dans des centaines de villes, les gens étaient là contre vos politiques,
            sociale, climatique, économique et répressive, l’appel était unanime :
            Macron démission ! Mais une fois encore, vous avez tenté de diviser
            pour mieux régner. Vos dernières mesures visant à interdire les mani-
            festations ou à augmenter les amendes des participants sont d’une in-
            consistance déconcertante.

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