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21 novembre 2019
à un milliard, et que ce sont quatre millions qui ont été consacrés à la
communication de la grande cause nationale du quinquennat : l’égalité
entre les femmes et les hommes. On nous promet quelques places
supplémentaires en foyer pour les femmes, au lieu d’en prévoir pour
les hommes. On invente des outils d’évaluation des dégâts comme si
ce n’était pas déjà fait. On évoque la suppression du secret médical au
risque d’effrayer encore plus les victimes…
Non, les réponses ne sont pas satisfaisantes.
Reine de la com’, Marlène Schiappa avait lancé son «Grenelle» le
.9.9 en écho au 99, numéro d’appel d’urgence Violences Femmes
Info. Elle nous rendra sa copie finale le
novembre, jour de la Sainte
Catherine et des Catherinettes , priant qu’on leur donne un époux
! Je vais rester polie. Nous n’avons pas besoin de marionnettes qui des-
servent la cause des femmes en prétendant la soutenir. Avant d’être
les victimes des hommes, nous sommes celles du monde machiste et
patriarcal dans lequel Mme Schiappa semble parfaitement se fondre.
Les réformes sociales mises en place ces deux dernières années le sont
au détriment de l’indépendance des femmes. Le calcul des droits au
chômage, aux allocations ou aux minima sociaux et la suppression de
nombreux emplois occupés par des femmes précaires suffisent à ali-
menter la peur du lendemain chez celles qui se prendraient en plus
un ou deux coups dans la gueule, avant d’être assassinées.
Combien de femmes ont traversé les mers pour fuir les guerres, la
faim, la misère, et combien sont mortes d’avoir eu ce courage ? Quel
est cet État incapable de leur offrir assistance, soins, et accueil dans
des lieux autrement dignes que le long d’un périphérique? Quelle est
cette police qui mutile les femmes en colère et cette justice qui les
condamne ? Qu’a fait Marlène Schiappa de ces mois passés au Gou-
vernement à part de la non-assistance à personne en danger ?
Cette fin de décennie est celle d’un nouveau réveil des femmes. Les
Soudanaises, Kurdes, Marocaines, Tunisiennes, Iraniennes, Afghanes,
Kurdes, Chiliennes, Argentines, Brésiliennes, Suisses, et bien sûr, nos
intrépides femmes en gilet jaune. Toutes se battent pour leurs libertés,
leur avenir, celui de leurs enfants ou de leurs parents. Elles descendent
dans les rues du monde entier crier leurs colères, elles ne se laissent
plus faire, elles n’ont plus peur.
Je disais donc, ce samedi, dans de nombreuses villes, auront lieu des
marches contre toutes les violences faites aux femmes. À coups de
couteau ou à coups de décrets, l’acharnement a assez duré et je vous
invite chaleureusement à rejoindre tous les cortèges.