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31 janvier 2020


            convenablement ? Devrons-nous tolérer des lois votées à l’Assemblée
            sans débat ? Souhaitons-nous la disparition des services publics de
            santé, d’enseignement, de transport ou de justice ? Laisserons-nous
            tomber tous les blessés à l’arme lourde sans exiger réparation ? Allons-
            nous continuer à nous faire dévorer par cette bande d’incapables, ce
            nid de jeunes pousses vérolées par le fric et le pouvoir ? Heureusement,
            ils continuent à pousser le bouchon toujours plus loin, ce qui nous
            permettra peut-être d’avoir suffisamment de colères réunies pour en
            finir vraiment, une bonne fois pour toutes.
              Chaque déplacement du président, d’un membre du Gouverne-
            ment, d’un député ou d’un maire la rem est désormais chahuté par
            des manifestants. Macron au théâtre des Bouffes du Nord, Sibeth
            Ndiaye à Nantes, Calendra, ex-PS, maire du xx e à Paris, Castaner à
            Rennes, Schiappa partout... Pendant ce temps-là, à Bordeaux, Saint-
            Denis, Grenoble, Montpellier, Nancy, les lycéens, étudiants et ensei-
            gnants sont assiégés par des hommes et des femmes armés, mais ils
            restent déterminés. Au dépôt Ratp de Vitry-sur-Seine, le directeur
            est invectivé pendant une heure dans les couloirs, après la tentative
            de suicide d’un agent menacé de sanctions. À Dampierre, Dijon, Lille,
            les ouvriers, les avocats, les infirmières, jettent au sol leur blouse, robe
            ou bleu de travail. Les pompiers se battent au poing, casque contre
            casque, canons à eau et lbd contre fumigènes et pétards. Les scènes
            d’explosions se multiplient partout.
              Les réseaux de ravitaillement assurent des produits frais aux grévistes,
            les caisses de grève se remplissent, des chorégraphies sont répétées
            dans tout le pays, les artistes soutiennent, des retraites aux flambeaux
            illuminent les centres-ville à la tombée de la nuit, quelques éditocrates
            se rebiffent, le Sénat retoque, alerte, refuse, Darmanin s’est déjà barré
            et Philippe retournerait bien au Havre. Le président est bien seul pour
            en être rendu à poser avec ce T-shirt dénonçant les violences policières
            qu’il refuse toujours de nommer ainsi. Ou il est fou, ou il est drogué,
            on ne sait plus comment le qualifier et pourtant il s’accroche.
              Entre nous, vous croyez vraiment que c’est la réforme des retraites
            le problème ?











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