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22 janvier 2020


            coincés en nasse, lancers de gaz, affolements, sortir, malaises, paralysies,
            vomissements, invectives, feux, pavés, encore du gaz, sortie „0 par „0,
            par là, non par là, non, l’autre rue, traverser encore la foule, la gerbe au
            sol, une jeune fille suffoquant sous une couverture de survie, du sang,
            des blessés, des vitrines brisées, des arrestations, des comparutions im-
            médiates, la prison, un mois, un an.
              Comme on portait une étoile jaune, on porte un gilet jaune, couleur
            du paria. On garde les plus vaillants pour trimer en éliminant les plus
            faibles. Qu’ils crèvent et si les gaz peuvent aider, il n’y a pas de raison
            de se priver. Les collabos sont là pour t’empêcher de rentrer dans leur
            bistrot pour te protéger et le commissaire viendra les remercier. Dans
            les rues adjacentes aux scènes de guerre, avec de courageux résistants
            qui vont à l’affrontement quoiqu’il leur en coûte, le Français se tait et
            fait ses courses, comme si de rien n’était. À Paris, Marseille, Nantes,
            Rennes ou Strasbourg, le peuple attend qu’on le délivre, mais ne se
            mouille pas trop.
              Et pourtant. Dans les grandes villes comme dans celles de moins
            de 9000 habitants (qui ne seront plus prises en compte pour évaluer
            les tendances politiques des victoires aux municipales ) les voix s’élè-
            vent, de plus en plus nombreuses. Un an après le début du réveil des
            Gilets jaunes, il aura fallu une ultime réforme (après celles du travail,
            du chômage, de l’isf, de la fonction publique, la loi pacte des priva-
            tisations…) pour que l’ensemble des corps professionnels réagisse. La
            médecine, l’enseignement, la recherche, la culture, la justice, la sécurité
            civile, le bâtiment, le transport, l’énergie, le tout composé de femmes
            et d’hommes qui voudraient pas crever dans la misère, qui veulent dé-
            fendre un modèle social unique créé après la défaite de ceux qui
            étaient prêts à nous abandonner à l’ennemi.
              Ce n’est pas la capitulation, mais la résistance qui mène à la victoire,
            et comme tous les Führer, Caudillo, Duce et autre Père des peuples
            avant lui, le Macron l’a réveillée. La fin de la dictature des nantis et
            de leur barbarie est inéluctable et proche.














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