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Malgré  la  volonté  acharnée  du  président  et  de  son  Premier
          ministre, la huitième réforme des retraites en vingt-cinq ans ne
          passera pas l’année, ni l’épreuve du virus.









          5 janvier 2020

          Quand faut y aller…

          C’est parfois difficile de prendre son courage à deux mains, mais
          quand la situation est pire que tout ce que l’on aurait imaginé,
          il est temps. Ceci est un appel à la mobilisation générale de
          toutes les femmes pour la défense de notre système de protec-
          tion sociale, de retraites, et pour exiger des conditions salariales
          décentes pour tous.




           J’en connais beaucoup qui ne tiennent plus en place. Il ne se passe
          pas un jour, et parfois une heure, sans qu’une femme ne me dise sa
          colère ruminée, son désarroi persistant, son dégoût du mépris, sa
          honte du système, ou sa révolte grandissante contre le président.  Je
          reconnais chez elles ce que ressentent souvent les femmes battues,
            humiliées, manipulées, contraintes et autres joyeusetés trop souvent
          quotidiennes. Il y a aussi les guerrières, celles qui refusent à tout prix
          d’être des victimes ou celles qui s’en sont sorties, non sans séquelles.
           Les unes tentent tout ce qu’elles peuvent pour aider les autres à ne
          plus subir, mais pour passer le cap, il faut un élément déclencheur, un
          truc qui fait déborder le vase. Ici, nous avons la réforme des retraites.
          C’est un peu comme si on nous disait : « À partir de maintenant, tu
          ne manges plus, tu coûtes trop cher à la société ! Crève plutôt. »
          Comme si tu n’étais rien. Avant, tu avais subi toute sorte d’infériori-
          sations, de la main au cul à la différence de salaire. Ton incapacité ou
          ton incompréhension avaient été mises en avant plus d’une fois pour
          justifier un énervement, une insulte, voire un coup. Décidément, nous
          sommes vraiment sur ce schéma du dominant et de la dominée, cet
          esprit machiste qui nous gouverne.

                                                                  „†9
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