Page 188 - #BalanceTonPresident
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21 avril 2020
prévisions, ou dans leurs estimations de l’utile, voire de l’indispensable.
Je suis en colère et encore plus quand les ministres , maires ou
préfets s’y mettent au nom de la solidarité nationale. Qui pour un
appel aux dons de draps pour confectionner des blouses ou à de pe-
tites mains pour réaliser les millions de masques dont nous aurions
besoin. Qui pour acheter des respirateurs ou juste se procurer de l’eau
salubre, du savon, des kits médicaux et des gants . Sans parler de la
Fondation de France , unie avec l’ap-hp et l’Institut Pasteur pour
racler les fonds de tiroirs des plus compatissants.
L’engagement de ceux qui donnent du temps et des compétences
pour aider est totalement louable, mais cela n’enlève rien, bien au
contraire, au mépris que m’inspire ce Gouvernement et ceux qui l’ont
précédé. J’enrage d’entendre ou de lire tous les témoignages qui
décrivent les manques de matériels, la désorganisation institutionnelle,
l’amateurisme des dirigeants dans leurs décisions et l’impréparation
de l’État. J’essaye de contenir ma haine envers ceux qui décident de
continuer à donner des fortunes aux exploiteurs de la planète, à privi-
légier les traitements les plus coûteux tout en économisant sur les
blouses des soignants, en livrant des sacs-poubelle et des masques
indignes.
Il paraît que les gros donnent beaucoup , pas autant que pour
Notre-Dame, mais tout de même. Et puis ils ont des frais eux aussi :
continuer à payer les salaires (subventionnés par les mesures de chô-
mage partiel), des charges (fortement diminuées) et autres cotisations
(reportées ou annulées), tout en pompant les caisses, comme a si bien
su le faire Fnac-Darty , fière d’être la première à obtenir un prêt de
00 millions d’euros, garanti par l’État à 0 %. Et pendant ce temps-
là, le petit peuple fabrique des masques avec ses petites mains et
donne ce qu’il peut en monnaie trébuchante.
Ceux qui continuent de travailler pour que le monde des profiteurs
ne s’écroule pas donnent leur santé et parfois leur vie en se persuadant
de faire le bien. Les seuls qui font le bien sont les soignants et on les
traite comme des moins que rien avec des remerciements pour cacher
notre honte. Qui oserait ne pas avoir honte d’avoir laissé faire ce
désastre, à part nos gouvernants? Loin de se sentir un peu gêné aux
entournures, le Premier ministre nous a réservé un dimanche après-
midi plein d’autosatisfaction et de graphiques plus ou moins douteux.
Il suffit de gober, il suffit de donner, il suffit de tendre l’autre joue
pour se faire écrabouiller en sortie de confinement. Quand, à force
d’avoir lâché des milliards pour soutenir une économie moribonde,