Page 184 - #BalanceTonPresident
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13 avril 2020
exponentielle : Korian , Orpea Colisée et DomusVi . Une multi-
tude de plus petites entités ouvertement commerciales, ou plus dis-
crètement sous couvert de la fameuse économie sociale et solidaire ,
assurent la sous-traitance et/ou les business collatéraux. Pour les in-
vestisseurs, avec Ehpad-Invest , le groupe bnp-paribas (comme de
nombreux autres spéculateurs de fonds de pension) garantit votre
capital et des revenus élevés.
A raison d’une moyenne de trois à quatre mille euros par mois avec
une dépense en nourriture d’à peine plus de quatre euros par jour
(tous repas confondus) par résident, des salariés sous-payés, des
fournitures inadaptées, des chambres de
à
0m et des subventions
à gogo, le placement peut bien être garanti ! La rentabilité est assurée
tant par l’État et les départements que par les vieux eux-mêmes, pom-
pés jusqu’à la moelle, avant que leurs enfants ne prennent la relève, si
la moyenne des trois ans de survie en Ehpad est dépassée.
Étant donné le niveau général des retraites, peu de gens peuvent
payer le loyer et les frais de soins ou « d’hôtellerie ». Alors on calcule
tout. La valeur d’une éventuelle propriété à revendre, un logement
que le vieux avait passé sa vie à acquérir ou à construire, souvent pour
laisser un bien à ses enfants. Le montant de la pension, les assurances
vie, l’espérance de vie, le gir (grille d’évaluation de la dépendance),
tout est épluché au centime près, pour le meilleur des rapports.
Malgré les réticences des actionnaires, on laisse tout de même un peu
d’argent de poche au vieux produit : 0euros mensuels.
Je n’en suis pas encore là, mais je ne veux pas crever comme ça !
Plutôt mourir, là, tout de suite, que d’engraisser ces monstres qui ont
profité de la canicule et ses
0000 morts en France pour développer
le business à grande échelle, grâce à une « réforme de solidarité et de
fraternité pour les personnes dépendantes » votée dès
00. Dans le
service public, on retrouve les moins fortunés, les plus malades et des
moyens d’autant plus restreints, le service minimum en quelque sorte.
Si un jour je me laissais faire, ça serait certainement là que j’atterri-
rais, mais c’est d’ores et déjà raté. Ils n’auront ni ma maison ni mon
jardin. Ils n’auront pas ma peau ni celle de mes enfants. Je ne leur
donnerai pas un centime et je boufferai les pissenlits et les orties
plutôt que leurs sauces au lait et œufs déshydratés. Et si je suis malade
à me chier dessus, bavant, déambulant sans rien reconnaître, j’espère
avoir une lueur de lucidité pour dire à mes enfants que c’est le mo-
ment de me ramener la dose qu’il faut pour ne jamais avoir affaire à
ces bandits.