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4 mai 2020


              nassages,  amendes  et  tout  l’attirail  répressif  en  vigueur.  À  Lyon,
            Clermont , Nantes , Paris, Saint-Nazaire ou Marseille, de petits
            groupes avaient osé de timides sorties, en respectant les distances, avec
            des masques, en bons élèves responsables. Certains se sont contentés
            de faire de la musique fenêtres ouvertes depuis leur appartement, mais
            les milices n’ont pas fait de détail et ont réalisé leur sale boulot sans
            rechigner, bien au contraire. Ils en redemandent ces voyous ! Ils ont
            carte blanche pour allumer la moindre mamie en promenade alors ils
            se lâchent et ça fait mal, surtout au porte-monnaie, enfin, pour le mo-
            ment. Parce que l’amende n’est rien à côté de ce qui nous attend.
              Moi, je suis dans ma campagne, peinarde. Je sors une ou deux fois
            par semaine avec mon ausweis et je n’ai pas encore été contrôlée une
            seule fois, même quand j’ai transgressé la règle pour faire †0km et
            aller à la ville. Je m’occupe de mon jardin, de ma maison, et je pourrais
            très bien me contenter de ça en attendant des jours meilleurs et me
            foutre du reste. Mais voilà, c’est plus fort que moi, j’ai la rage. Je ne
            peux plus supporter tout ce qui se passe et je sais que nous sommes
            nombreux, mais nous ne faisons rien ou si peu. Combien comman-
            dent encore des produits inutiles via des géants destructeurs ? Com-
            bien font encore la queue pour un burger ? Combien écoutent (et
            croient) encore les médias officiels ? C’est à désespérer.
              Il va bien falloir se bouger maintenant, se soulever, agir pour que
            ce Gouvernement arrête de faire n’importe quoi. Il en va de notre res-
            ponsabilité collective. Mon dernier billet, d’il y a trois jours à peine,
            espérait encore. J’ai eu une lueur de consensus, comme si on pouvait
            s’en sortir gentiment, genre en respectant les institutions. Pauvre de
            moi ! Pauvre naïve ! En boomerang, j’ai reçu le prolongement de l’état
            d’urgence sanitaire pour deux mois de plus avec la limitation des
              déplacements à „00km, les contrôles du respect du confinement par
            n’importe quel garde champêtre, et à la place de leur appli de merde,
            un fichier en dur contenant les identités, les adresses et numéros de
              téléphone de tous les Covid+ et des personnes en contact, lequel  fichier
            sera accessible à un nombre dément de personnes non soumises à quel-
            conque secret médical. Trop bien !
              Dimanche, je suis retournée au jardin et j’ai encore fait la révolution,
            je ne peux pas m’en empêcher. Au lieu de savourer la nature comme
            il se doit, je gamberge. Je me repasse en boucle toutes les injustices.
            Je me fous des orties qui me brûlent les jambes, je les arrache une à
            une, comme pour supprimer des envahisseurs. Je libère les charmes
            du gratteron qui les envahit et je rumine. Trois heures à nettoyer, à

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