Page 206 - #BalanceTonPresident
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9 juin 2020


              Le racisme n’est peut-être pas d’État, mais il le tolère, voire l’encou-
            rage en le laissant se répandre dans les institutions.
              Au sein même de la police, des agents noirs, Arabes ou homosexuels
            sont calomniés, humiliés, insultés, sans que jamais leurs collègues
              racistes ne soient inquiétés. Ce n’est pas moi qui le dis, mais Alexandre
            Langlois, un flic qui fait ce qu’il peut depuis longtemps, dans une
              lettre ouverte  au président de la République. Le racisme, c’est la peur
            de l’autre, de la différence, et cette peur a engendré nombre d’injus-
            tices, de l’accès à l’emploi, au logement, ou à la nationalité qui facilite
            parfois les choses. L’État n’est peut-être pas raciste, mais la France est
            haineuse et l’État entretient ses haines à travers ses lois discrimina-
            toires.
              Outre l’étranger, le jeune est une cible, et pour peu qu’il vive à
            Aulnay-sous-Bois,  Saint-Denis  ou  Montfermeil,  son  portrait  de
              délinquant est dressé et l’on nous assène qu’il faut lutter contre la
              délinquance plutôt que de combattre ses origines.
              Les handicapés sont pris en charge par la société, mais s’ils vivent
            en couple, leur autonomie financière  n’est plus garantie (en dessous
            du seuil de pauvreté).
              Le Gilet jaune est une autre cible intarissable des médias partici-
            pants à la diffusion des haines. Il est responsable de la crise et de
            toutes les violences, mais heureusement le virus et la mort de George
            Floyd l’ont un peu dédouané de tout cela. Il reste un ennemi, mais
            l’armée se disloque dans d’autres luttes.
              La haine du pauvre est soigneusement entretenue par les représen-
            tants de l’État qui passent leur temps à dénigrer, soupçonner et
              accuser ceux qui n’ont pas de travail, tout en subventionnant ceux qui
            suppriment les emplois au bénéfice d’autres « Arabes », encore mieux
            exploités. Quant à ceux qui ont tenté de fuir les vraies guerres, ils sont
            abandonnés dans des camps régulièrement évacués sans ménage-
            ments par les forces du pouvoir, préférant les laisser crever que de leur
            donner des papiers. Honteux, le Français préfère fustiger l’étranger
            plutôt que le Gouvernement. La haine est entretenue.
              Pour que les tranchées ne soient pas franchies, les habitants des
            cités de banlieues sont marqués au fer rouge, des fois que de la racaille
            française se serait introduite dans les rangs des immigrés, étrangers,
            profiteurs et autres dealers. La cité, c’est l’enfer et l’enfer, c’est la haine
            qui perdure. Le président et son ministre peuvent toujours tenter de
            nous faire croire que la technique de l’étranglement sera désormais
            interdite, ils en sont les instigateurs.

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