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15 mai 2020


            tout seul ou à cinq-cents, on a applaudi, remercié, ça fait tellement
            chaud au cœur des infirmières qui étaient en grève depuis des mois,
            comme  les  urgentistes  ou  les  chefs  de  service  démissionnaires.
              Doucement, le ton a monté, mais toujours avec parcimonie, telle la
            tribune de Vincent Lindon , à laquelle d’autres ont répondu. Les der-
            niers appels en date sont collectifs. Celui du „† mai  annonce la
              création d’un Conseil national de la nouvelle résistance (cnnr) et
              dévoilera ses propositions le …Š mai, lors de la Journée nationale de la
            Résistance. Quant à celui du lendemain émanant de „ˆ0 personnalités,
            qualifiées dans L’Obs  de proches de la gauche ou de l’écologie, il appelle
            à une «convention du monde commun », en onze feuillets, c’est-à-dire
            „‰‰…‰ signes, pour être aussi précise que les signataires.
              C’est que tout y passe : l’état d’urgence sociale, l’accès à la santé et à
            des retraites décentes, pour une transition écologique accélérée, une
            politique monétaire européenne à la hauteur du risque actuel, le réta-
            blissement d’un isf, la rénovation de l’action publique, l’ensemble
            bourré de bonnes intentions. Ce qui me dérange, ce n’est pas tant
            qu’ils se réapproprient les revendications de l’ensemble des mouve-
            ments sociaux en cours depuis une trentaine d’années, mais plutôt le
            pedigree de quelques signataires tels Olivier Faure , premier secrétaire
            du PS, ou Najat Valau-Belkacem  et Nathalie Appéré , (pour ne citer
            qu’elles), membres du parti et soutiens de Manuel Valls . Comment
            y croire ? On ne peut accorder la moindre confiance à ceux qui ont
            soutenu cet ancien Premier ministre et sa loi Travail, l’avaleur de ‡9-†,
            le soutien d’Emmanuel Macron dès le „ er tour de la présidentielle au
            détriment de Benoît Hamon, l’adhérent au groupe la rem à l’Assem-
            blée, l’abuseur de biens publics, tout comme son ami président, usant
            de sa position de député français pour faire campagne aux munici-
            pales de Barcelone, etc.
              Les pires lois pouvaient passer comme une lettre à la poste depuis
            des lustres et ils ne bougeaient pas, voire enfonçaient le clou, mais
            c’était avant. Avant qu’ils aient vraiment peur de crever. Pas de faim
            ni de froid, mais de la maladie. Alors les Gilets jaunes que sont les
            soignants, les ouvriers, les petites mains sont devenus des héros méri-
            tant une médaille (mais pas tous).
              Ces gens, les signataires de tribunes à refaire le monde, après s’être
            gavés pendant des décennies, après avoir amputé nos droits, sacrifié
            les jeunes, démantelé la société, vendu les industries, privatisé les in-
            frastructures, asphyxié la fonction publique, ses agents, ses ensei-
            gnants, ses soignants, ces gens ne méritent rien d’autre que du mépris.

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