Page 202 - #BalanceTonPresident
P. 202
15 mai 2020
tout seul ou à cinq-cents, on a applaudi, remercié, ça fait tellement
chaud au cœur des infirmières qui étaient en grève depuis des mois,
comme les urgentistes ou les chefs de service démissionnaires.
Doucement, le ton a monté, mais toujours avec parcimonie, telle la
tribune de Vincent Lindon , à laquelle d’autres ont répondu. Les der-
niers appels en date sont collectifs. Celui du mai annonce la
création d’un Conseil national de la nouvelle résistance (cnnr) et
dévoilera ses propositions le
mai, lors de la Journée nationale de la
Résistance. Quant à celui du lendemain émanant de 0 personnalités,
qualifiées dans L’Obs de proches de la gauche ou de l’écologie, il appelle
à une «convention du monde commun », en onze feuillets, c’est-à-dire
signes, pour être aussi précise que les signataires.
C’est que tout y passe : l’état d’urgence sociale, l’accès à la santé et à
des retraites décentes, pour une transition écologique accélérée, une
politique monétaire européenne à la hauteur du risque actuel, le réta-
blissement d’un isf, la rénovation de l’action publique, l’ensemble
bourré de bonnes intentions. Ce qui me dérange, ce n’est pas tant
qu’ils se réapproprient les revendications de l’ensemble des mouve-
ments sociaux en cours depuis une trentaine d’années, mais plutôt le
pedigree de quelques signataires tels Olivier Faure , premier secrétaire
du PS, ou Najat Valau-Belkacem et Nathalie Appéré , (pour ne citer
qu’elles), membres du parti et soutiens de Manuel Valls . Comment
y croire ? On ne peut accorder la moindre confiance à ceux qui ont
soutenu cet ancien Premier ministre et sa loi Travail, l’avaleur de 9-,
le soutien d’Emmanuel Macron dès le er tour de la présidentielle au
détriment de Benoît Hamon, l’adhérent au groupe la rem à l’Assem-
blée, l’abuseur de biens publics, tout comme son ami président, usant
de sa position de député français pour faire campagne aux munici-
pales de Barcelone, etc.
Les pires lois pouvaient passer comme une lettre à la poste depuis
des lustres et ils ne bougeaient pas, voire enfonçaient le clou, mais
c’était avant. Avant qu’ils aient vraiment peur de crever. Pas de faim
ni de froid, mais de la maladie. Alors les Gilets jaunes que sont les
soignants, les ouvriers, les petites mains sont devenus des héros méri-
tant une médaille (mais pas tous).
Ces gens, les signataires de tribunes à refaire le monde, après s’être
gavés pendant des décennies, après avoir amputé nos droits, sacrifié
les jeunes, démantelé la société, vendu les industries, privatisé les in-
frastructures, asphyxié la fonction publique, ses agents, ses ensei-
gnants, ses soignants, ces gens ne méritent rien d’autre que du mépris.
00