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1 er juillet 2019


              Vous commencez par vendre un aéroport, mais l’idée de livrer toute
            la flotte aérienne du pays et ses infrastructures à l’ennemi fait son che-
            min dans votre esprit lobotomisé de banquier d’affaires.
              Vous estimez que la loi Travail de …0„‰ ne suffira pas à vos amis en-
            trepreneurs, vous leur livrez une refonte du Code du travail asservis-
            sant un peu plus les travailleurs aux autres lois, celles du marché.
              Vous considérez votre élection comme un plébiscite et ne tolérez
            pas la contradiction. Vous envoyez alors vos troupes et vos milices cre-
            ver des yeux, estropier, asphyxier, noyer et au petit matin, arrêter les
            Résistants.
              Depuis le début, vous me faites penser à Pétain, monsieur le prési-
            dent. Et l’Histoire fait toujours payer les traîtres. Sauver la France est
            le maître mot de nos traîtres, et vous ne dérogez pas à la règle, l’His-
            toire est un éternel recommencement, seuls les acteurs changent.
              En mai …0„Š, vous êtes donc élu président grâce à la confiance ac-
            cordée par vos amis d’affaires. Le Maréchal était un héros de la
            Grande Guerre, vous serez celui de la guerre économique. Celui qui
            n’a peur de rien et surtout pas de mettre son pays à la disposition de
            l’ennemi, la finance mondiale. Avec votre élection, celle-ci n’a qu’à se
            servir. L’industrie, les transports, les services publics, tout est à ven dre,
            avec primes à la clé. Quant aux lois, le peuple en fera les frais, toujours
            au bénéfice de l’ennemi.
              Votre entrée en matière sera titrée Révolution quand le régime de
            Vichy décrétait la Révolution nationale (RN!). Le concours de lois et
            de décrets promulgués en un temps record est ouvert, mais ne vous
            échinez pas trop, car vous savez bien que nous reviendrons dessus à
            la Libération. La collaboration d’État a certainement son chapitre
            dans vos cours d’Administration française, et c’est encore ces ignobles
            complicités qui emplissent votre décidément très mauvaise copie. En
            guise de révolution, vos ministres et députés s’échinent à démanteler
            le droit du travail comme d’autres avaient créé en „9‡„ la Charte du
            travail, entraînant la dissolution des syndicats et l’interdiction de la
            grève. La Résistance est inévitable dans de telles situations et vous en
            faites votre affaire, au cœur de votre dissertation. C’est sans hésitation
            que vous ordonnez aux préfets la plus vive répression, quitte à faire
            des morts ou des blessés à vie. Vos milices débarquent chez le peuple,
            cassant tout et emportant le reste. Les gardes à vue se comptent par
            milliers, pour faire avouer n’importe quel méfait, pour accuser d’une
            quelconque entrave à la loi, pour humilier, pour terroriser, pour écraser
            vos détracteurs.

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