Page 120 - #BalanceTonPresident
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9 novembre 2019
Luttons contre la montée du fascisme; qui ne fait que nous diviser
et créer du libéralisme qui crée des inégalités.
J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’ue de m’avoir tué, en
créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes, j’accuse aussi le Pen
et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires.
Mon dernier souhait, c’est aussi que mes camarades continuent de
lutter pour en finir définitivement avec tout ça.
Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la sécu.
Et désolé pour l’épreuve que c’est. Au revoir.»
Un an après, Anas a donné de ses nouvelles. Il ne lâche rien.
« Bonjour,
[...] Je suis conscient de la gravité de mon acte désespéré.
Je traversais une période difficile sans emploi stable, sans logement
étudiant et sans bourse universitaire, je me réveille en constatant
que cela aura au moins permis quelques avancées telles que les repas
des Restau U à €, même s’ils ne s’adressent qu’aux boursiers et
boursières. [...]
Je suis brûlé au troisième degré sur % du corps, avec des ampu-
tations aux doigts. Je suis resté mois dans le coma au service des
grands brûlés de l’hôpital Édouard Herriot, où j’ai subi quarante-
huit opérations, avec, au départ une estimation de mes chances de
survie de
heures. [...] J’essaie tous les jours de relever de nouveaux
défis qui sembleraient anodins en cas de validité.
Pour ce qui est de la condition étudiante, je reprends mes études,
toujours à Lyon
en distanciel ainsi que des activités liées au syn-
dicalisme étudiant. Je tiens à dire à toutes les personnes qui me li-
ront de lutter pour leurs droits, car ce n’est pas dans la passivité qu’on
arrive à défendre, et encore moins à gagner, de bonnes conditions
de vie. Cela est encore plus vrai au temps où les populations les plus
précaires sont bouleversées par la maladie du Coronavirus.
Il faut que nous, étudiantes et étudiants, salariés ou non, réussis-
sions à unir nos forces, à travers des syndicats.
Il faut aussi que nous, grands et grandes brûlés, amputés et autres
accidentés de la vie et de sa précarité, prenons conscience que c’est
vivants que nous pouvons améliorer notre quotidien, en se battant
collectivement, sans perdre espoir, en la vie, au progrès de la science
et en l’action collective.
Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la sécu.
Anas Kournif »