Page 115 - #BalanceTonPresident
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« Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure
est venue. » Victor Hugo
1 er novembre 2019
Premier novembre : mort du travail
La vie sans travail contraint est une douce utopie, nous dit-on.
Peu importe le qu’en-dira-t-on, je rêve d’un monde où ce que
l’on aurait appelé jadis le travail serait devenu une activité, du
partage, un échange, une contribution. Demain, l’idée ne sera
plus fiction, alors hâtons-nous de la répandre, car elle est une
des solutions.
Le chantier de la désaliénation au travail est bien plus grand que
n’importe quelle réforme institutionnelle et les gestionnaires du pays
ont donc choisi la facilité avec l’extermination pure et simple du chô-
meur. En quarante ans, j’ai vécu de nombreuses « évolutions » rédui-
sant toujours un peu plus le montant des indemnités versées, tout en
augmentant les contraintes pour les obtenir, mais je crois bien que
cette réforme est la pire. Je ne reviendrai pas sur les détails pratiques
qui sont très bien expliqués dans un grand article sur Mediapart:
«Ce que le gouvernement fait aux chômeurs».
Avec une assez longue expérience professionnelle, de nombreuses
périodes de chômage, plusieurs congés maternité, moult arrêts de tra-
vail et autre pension d’invalidité à mon actif, je connais plutôt pas
trop mal les avantages et inconvénients des différents statuts sociaux.
À quelques années d’une nouvelle condition de retraitée qui m’assu-
rera enfin un minimum pour survivre, je me demande à quoi a servi
tout cela. Si, à ma majorité (voire dès ma naissance), un revenu mini-
mum d’existence m’avait été attribué, qu’est-ce que cela aurait changé?
J’ai quitté l’école très jeune, sans autre intérêt particulier que celui de
la photographie. Alors j’ai fait un stage dans un laboratoire, permettant