Page 238 - #BalanceTonPresident
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5 septembre 2020
Dès le mardi soir, de nombreux enfants ont commencé à avoir des
maux de tête. Selon les régions, il faisait trop chaud et ça collait ou il
pleuvait, et ça collait aussi. Les enseignants n’avaient plus que des
yeux face à eux, un prof raconte :
« Ce matin j’ai accueilli mes élèves de ème dont je suis le professeur
principal pour l’année à venir. J’ai reconnu leurs frimousses, j’ai croisé
leurs regards et imaginé leurs sourires. Je leur ai parlé longuement,
informations, livres, emplois du temps. C’est difficile, il faut parler
plus fort, sur articuler, l’air manque, il faut parfois élever la voix pour
réclamer le silence, mais je m’adapte. Je garde mon sourire, peut-être
le devinent-ils... Je dédramatise... J’essaie en tous cas... Ils devront
garder le masque pendant les récréations, pendant les clubs (même
pendant la chorale... Véridique !!) , ils ne pourront pas manger avec
leurs amis des autres classes. Certains ont les larmes aux yeux. Ça me
fait mal. Les élèves posent des questions, beaucoup, ils ont du mal à
se faire comprendre. Leurs petites voix ne passent pas la barrière du
masque. Je n’ose pas leur faire répéter, c’est fatigant pour eux, je fais
des efforts pour comprendre. Les plus timides se font oublier. C’est
la fin de matinée, il commence à faire vraiment chaud, certains tentent
d’écarter leurs masques pour respirer, je les regarde, je ne leur dis rien,
ils le remettent docilement. J’ai le droit de les sanctionner, j’ai le devoir
de le faire. Pathétique ! J’ai envie d’enlever cette merde qui colle à mon
visage mais plus encore j’ai envie de leur enlever à eux, innocents qui
n’ont rien demandé. C’était la rentrée des classes. Je les ai eus pendant
deux heures. À partir de jeudi, ce sont des journées de h de cours
qui vont s’enchaîner. Quand allons-nous réaliser l’horreur que nous
sommes en train de leur infliger ? Et une question qui reste sans
réponse : pourquoi ? »
Les exemples des délires sanitaires et répressifs ne manquent pas.
Dans les internats du Gers , le port du masque est décrété obligatoire
jusqu’au coucher. À La Chapelle-de-Guinchay (000 habitants), c’est
armes au poing ou à la ceinture que la gendarmerie locale, appuyée
par le peloton de surveillance et d’intervention de celle de Mâcon, a
accueilli les élèves jeudi dernier.
Ailleurs, un oncle en colère craque : « Mon neveu est rentré en
pleurs hier soir et ne veut plus retourner au collège ! Il a fait sa rentrée
en ème mardi et au bout de
j, mal de crane ! Et surtout, inadmissi-
ble, il se sont fait “Engueuler” toute la journée dès qu’ils voulaient
baisser leurs masques pour respirer !! Menaces permanentes ! “Si vous
ne mettez pas correctement vos masques, vous serrez virés du collège