Page 14 - #BalanceTonPresident
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28 janvier 2019
Alors vous frappez. Vous les visez et vous tirez. Vous avez décidé
d’anéantir toute parole contestataire et déclaré la guerre en lâchant
vos fauves, mais la bête, c’est vous, monsieur le président. Le grand
ordonnateur de ces mutilations, c’est vous, et vous êtes donc le vrai
responsable de cet assassinat. Et vous voudriez que l’on gobe votre
grand débat national ? Tuez-nous d’abord, on discutera ensuite, on
parlera de la violence.
Je vais vous en parler de la violence ! % de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté. Plus de dix millions de chômeurs ou
précaires. Quatre millions de personnes mal logées, et 0 000 sans
domicile fixe, 0 millions de repas servis par les Restos du cœur. Des
salaires qui n’augmentent pas, car plus ils sont bas, moins ils sont taxés.
Les dividendes des actionnaires qui ne cessent d’augmenter grâce à
vos subventions et aux efforts des salariés sur leurs conditions de travail,
leurs salaires et leurs retraites.
La meilleure des défenses étant l’attaque, vous organisez une répres-
sion démesurée face à la révolte contre ce qui précède. Des milliers
d’arrestations préventives, des centaines de mutilés, plus d’une dizaine
d’éborgnés, sans compter les morts, victimes de la violence de votre cy-
nisme. Mais la meilleure des défenses étant l’attaque, ne venez pas vous
étonner d’un retour de bâton qui vous serait fatal, à vous et vos amis.
J’ai bien reçu votre courrier adressé aux Françaises, Français, vos
chers compatriotes, j’aurais aimé qu’il s’adressât aux citoyens, plutôt
qu’à la patrie, mais passons. Vous y posez tant de questions que l’on
se demande pourquoi vous avez été élu, à part pour faire ce que vous
avez décidé, car vous demeurez fidèle à toutes vos orientations. C’est
la méthode, monsieur le président, c’est la méthode qui ne va pas !
On ne lutte pas contre le chômage en soupçonnant, en persécutant
sans cesse les personnes qui ne trouvent pas d’emploi, sont licenciées
ou préfèrent alterner boulots de merde et allocations de merde,
puisque ça revient au même, voire moins pire. Que les salaires devien-
nent décents, que les conditions de travail (précarité, éloignement,
management…) soient acceptables, que la formation soit financée, et
les chômeurs retrouveront peut-être votre cher goût de l’effort.
On ne lutte pas contre la désertification et l’injustice territoriale en
supprimant des services publics ou en en inventant d’autres. Au
contraire, on les développe. Les transports en commun, les services de
santé, les relais administratifs, tout cela manque à la campagne. Les
villages continuent de mourir, les commerces disparaissent, les lotisse-
ments et les ronds-points sont les symboles du pays qui tourne en rond.