Page 215 - #BalanceTonPresident
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« Le risque d’une deuxième vague, et non pas d’une réapparition,
venant de l’hémisphère sud et revenant vers le nord, fin octobre,
en novembre ou en décembre, est un risque qui doit être
considéré. »
J.-F. Delfraissy, président du Conseil scientifique, le 18 juin 2020
28 juin 2020
En attendant la Nouvelle Vague
Qu’on la dise seconde, deuxième ou nouvelle, une autre vague
nous attend, c’est certain. On ne connaît pas encore sa forme,
son ampleur, ni sa durée, elle est un mystère que les temps
difficiles à venir nous réservent, à moins d’en prendre les rênes.
J’ai grandi et vécu, imprégnée de nouvelles vagues, ces temps de
bouleversements de la société, alors quand on me parle de nouvelle
vague, ce n’est pas à l’épidémie que je pense. La Nouvelle Vague du
cinéma français de la fin des années cinquante racontait la vie. Celle
que l’on ne voulait pas, celle qu’on rêvait, celle que l’on vivait. Cette
vague de réalisateurs, d’acteurs (ou pas) a bouleversé le cinéma mon-
dial avec trois francs, six sous, et la conviction qu’ils allaient changer
le monde, au moins le leur.
Soixante ans plus tard, nous attendons tous une prochaine nouvelle
vague, mais sa teneur est âprement discutée. Certains parlent plus ou
moins vaguement d’une recrudescence de l’épidémie dans quelques
mois, quand d’autres misent sur un tsunami au Gouvernement avant
le juillet. Et puis il y a la marée humaine, ressortie dans les rues
des villes pour un torrent de revendications, plutôt que de se remettre
à consommer à outrance, comme le président le lui avait demandé.
Cette vague a pris de l’avance sur ses concurrentes, au mépris des
arrêtés préfectoraux, vaguant à loisir où bon lui semble.
À l’approche des congés d’été où nous vagabonderons plus ou moins
près de la houle, on nous prédit les pires vagues : de licenciements, de
dépôts de bilan, de pays en récession, de catastrophes climatiques et
bien sûr, l’inévitable retour du terrible virus, entraînant une déferlante