Page 216 - #BalanceTonPresident
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28 juin 2020
de lois, décrets et autres arrêtés réglementant nos droits, devoirs et
obligations jusque dans les moindres détails. Ce n’est plus une vague,
mais une lame de fond qui nous attend dans les mois à venir, et le
monde d’après tangue déjà sur les vestiges de celui d’avant, sans aucun
vague à l’âme.
La Nouvelle Vague du cinéma a tiré son nom d’un essai de Françoise
Giroux, en 9, La Nouvelle Vague, portrait de la jeunesse. Je ne l’ai
pas lu, mais que je sais qu’un vent nouveau soufflait alors chez ceux
qui avaient souffert des temps de guerre, le vieux monde avait vécu.
Le cinéma se réinventait, la musique rythmait la vie, les plaisirs se
savouraient et la parole se libérait, mais une nouvelle vague d’hommes
d’affaires sans scrupules déferla sur le monde. Grâce à une corruption
généralisée, les politiques ont voté des lois leur permettant d’aller tou-
jours plus loin. Ils ont tout dévasté, ne laissant que l’écume des jours
heureux.
La nouvelle vague de ceux qui sont bien décidés à s’affranchir de la
direction du vent va grandissante. Sur son passage, elle enrôle toujours
plus monde. Il y a eu le raz de marée sur les Champs-Elysées qui,
pour une fois, n’était pas pour célébrer le foot et ses milliardaires. La
vague jaune a perduré, fait des émules, rejoint d’autres causes et de
flux en reflux, la foule retient son souffle tentant d’éviter un ressac
fatal. Au-delà de ces fameux Gilets jaunes taxés de tous les maux et
qualificatifs, les vagues de soignants réclamant de quoi travailler, les
vagues de migrants demandant asile, les vagues de missions parlemen-
taires exigeant des explications, les vagues d’artistes surfant sur les
agitations du moment… Tous ces remous finiront bien par faire gran-
dir une audacieuse Nouvelle Vague, mais en attendant, tout cela est un
peu vague et je me dis souvent : «qu’est-ce que je peux faire, j’sais pas
quoi faire !»