Page 218 - #BalanceTonPresident
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9 juillet 2020
Si l’on a vu ces images, précédant l’arrestation brutale de Farida,
celles de la charge injustifiée provoquant ce geste sont restées très
discrètes.
On ne compte plus les blessées, comme si les femmes étaient
devenues les cibles privilégiées de la répression policière. Comme s’il
ne leur suffisait pas de subir les violences sociales imposées par la
précarité et les emplois sous-payés, quand ce ne sont pas celles de leur
compagnon.
Beaucoup de femmes ont vu leurs cycles menstruels perturbés à la
suite d’intoxications par les gaz lacrymogènes. Les armes de guerre
utilisées par le Gouvernement ne servent pas qu’à défigurer, elles lais-
sent des séquelles psychologiques et physiologiques tout aussi graves.
Certaines ne pourront plus avoir d’enfant, d’autres ne le voudront plus,
faute de leur proposer un monde de libertés. Quelles seront les consé-
quences de l’utilisation de ces poisons dans les années à venir ?
Il est inhumain de frapper des soignantes qui sauvent des vies tous
les jours, des mères de famille venues défendre l’avenir de leurs enfants
et réclamer des conditions de vie acceptables, ou des grands-mères,
dont certaines doivent faire les poubelles pour se nourrir !
Il est temps d’arrêter le carnage !
Nous n’acceptons pas le sort réservé à nos sœurs, nos filles, nos
mères, dans les manifestations, comme au quotidien. Les angoisses
et les peurs engendrées les ont parfois éloignées des luttes, mais leur
colère est intacte, sinon plus grande encore. Nous les soutenons et
sommes là pour elles et pour que cessent ces exactions.
La seule réponse aux revendications populaires étant la matraque,
nous faisons de notre parole la plus puissante des armes.