Page 97 - #BalanceTonPresident
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« Nous sommes à un état habituel de la qualité de l’air. »
P.-A. Durand, préfet de Seine-Maritime, le 28 septembre 2019,
deux jours après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen
1 er octobre 2019
Les vents tournent
On le sent bien, dans les chaumières, le doute s’installe de plus
en plus, comme un vent dont la direction aurait dévié, tel le
nuage de Rouen passé par Amiens, la vallée et la baie de
Somme, trésor écologique et ornithologique, avant d’aborder
les Hauts-de-France et la Belgique.
Les autorités continuent de passer sous silence tout ce qui pourrait
gêner la prolifération de la dictature de la désinformation : le nombre
de manifestants comme les taux excessifs de matières cancérogènes
et inflammables. Les révoltes en cours sont les cancers des pouvoirs,
mais plutôt que d’éteindre les feux en informant et en prenant des
mesures adéquates, le Gouvernement et son bataillon de valets ravi-
vent sans cesse les mèches, en paroles ou en silences.
Dans les zones touchées par la catastrophe, on est scandalisé par
l’aplomb avec lequel ne sont pas transmises les informations. Les Gi-
lets se sont habitués à force, mais les habitants du nord de la France
prennent toute la mesure des mensonges de l’État. Enfin, ils ne la
prennent pas vraiment encore, car le Rouenleaks est en cours et il fau-
dra des décennies pour connaître la vérité, même si après
heures
de gavage chiraquien, les médias se réveillent, encore groggy de cette
abondance de sympathiques souvenirs de l’ex-président.
Depuis plusieurs semaines, je trouvais que le ton avait changé. Ici
ou là, on commençait à entendre des voix dissonantes dans « l’autre
camp ». Le
septembre, c’était un capitaine de police en garde à vue
pour rébellion et outrage, après avoir insulté ses collègues, et rapide-
ment confié aux services psychiatriques pour examen.
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