Page 95 - #BalanceTonPresident
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La photo d’une femme arrêtée violemment par la police,
ensanglantée, et fixant l’objectif la tête haute, a abondamment
circulé sur le Net. Sylvie aura passé 48 heures en garde à vue
avant sa comparution immédiate devant un juge.
25 septembre 2019
Quand on n’a que la force
Le déploiement était impressionnant. À h0, dès la sortie du
métro Madeleine, le blocage du quartier par les forces de l’ordre
ne laissait aucun doute. Ne sachant plus que dire, quoi inventer,
le président avait envoyé ses troupes à l’assaut des opposants.
En visionnant les images de ce e samedi de mobilisations partout
en France, la faiblesse du pouvoir m’est apparue comme une évidence.
Rentrée une nouvelle fois épuisée de ce rendez-vous historique dans
la capitale, vautrée devant la télé, j’ai assisté à de tels discours, une
telle allégeance au pouvoir que je me suis dit que c’était bon, ils sont
cuits.
La force des armes sur le pavé démontre l’impuissance du président
de la République à écouter, et surtout à comprendre le monde dans
lequel il ne vit pas. Quand on ne sait pas quoi faire, quoi dire, on
frappe, c’est bien connu, c’est viril. Quand au lieu de prendre les pro-
blèmes à bras-le-corps, on enfonce le clou encore plus profond, c’est
que les pressions sont trop grandes, alors on devient fou. Quand pour
arriver à ses fins, on organise la désinformation sur toutes les chaînes
de télévision, c’est que la fin est proche.
La place de la Concorde était vide. Le soleil aveuglant du petit
matin rasait les toits des immeubles, mais ses rayons perçaient déjà
par la rue de Rivoli, annonçant une journée chaude, très chaude. En
arrivant par le seul passage possible, de la rue Boissy d’Anglas, à l’an-
gle nord-ouest de la place, je me croyais dans un film de science-fic-
tion. La place était encerclée par des hommes en armes, des postes
de contrôle, des barrières en quinconce.
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