Page 75 - #BalanceTonPresident
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«Nous avons la mission d’accomplir la révolution moderne, la plus
large et la plus féconde de toutes celles qui ont illustré l’Histoire.
Nous avons le devoir de lutter et de vaincre!»
La Commune de Paris, le 19 avril 1871
6 août 2019
En être ou pas,
la question ne se pose plus
Faire partie de ces racistes qui nous chantent La Marseillaise en
brandissant leur drapeau tricolore ? Plutôt crever ! C’est ce que
l’on entend à longueur d’ondes et de réseaux, souvent pour se
dédouaner de ce que l’on ne fait pas soi-même.
Je suis suffisamment vieille pour avoir été élevée à l’union qui fait
la force, au drapeau rouge et à L’Internationale, et donc considérer que
ces gens ne seraient pas dignes de notre Révolution à nous, les gens
de gauche. Je porte très rarement ce gilet devenu le symbole de la ré-
volte de tous ceux qui en ont assez de vivre dans des conditions qui
ne leur sont pas ou plus acceptables. Je crie, je défile, je me révolte,
mais je ne suis pas Gilet jaune. Je suis Gilet jaune.
Depuis neuf mois, la bataille entre les pros et les anti Gilets bat son
plein. Ici, dans la rue, dans les journaux et sur les plateaux des télévisions,
en gros, 0 % pour et 0 % contre. Parmi les réfractaires, on trouve un
bon nombre de gens « de gauche » ou qui croient encore en être. De ces
gens qui défendaient la justice sociale, le mélange des cultures et surtout
la démocratie. Ah oui, mais il y a la manière ! nous disent-ils. La vio-
lence est inacceptable, s’attaquer aux symboles de la République, briser
des vitrines, ces gens « de gauche » ne mangent pas de ce pain-là.
À force de se nourrir aux infos officielles, l’intoxication leur a bou-
sillé les neurones. Ils ne descendent pas dans la rue pour crier contre
toutes les injustices, préférant se contenter de publier des messages
dédaigneux à propos de ces autres gens, les Gilets jaunes, ceux qui se