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6 août 2019


            battent juste pour ne pas crever. Ce qui est inacceptable, c’est que les
            Gilets jaunes ne soient pas portés aux nues par toute la population
            avec en première ligne tous les vrais gens de gauche. La démocratie,
            c’est aussi accepter de lutter avec ceux qui n’ont pas le même avis que
            toi, Ô grand idéaliste de gauche !
              La quasi-intégralité des revendications des gens qui manifestent
            devrait mobiliser plus que jamais, mais non, plutôt crever de surcon-
            sommation, d’abus de pesticides, de lois scélérates, de mensonges
            d’État en intraveineuse, que de porter cet accoutrement de prolo,
            d’électeur du fn, c’est-à-dire de facho. Certains continuent à diffuser
            des images qui montrent bien qui sont ces xénophobes machos et vul-
            gaires, éludant les slogans, textes et prises de parole plus poignants
            les uns que les autres. La vie racontée par ceux qui la subissent, plutôt
            que d’avoir le loisir de la vivre, mais les œillères du bien-pensant se
            referment sur sa petite vie, son petit confort de ça me suffit.
              Est-il besoin de vous rappeler le montant du Smic, le nombre de
            pauvres, précaires et sdf, la part de taxes sur les consommations cou-
            rantes, la dégradation générale des conditions de travail, les résultats
            des référendums non respectés, les services publics démantelés, les
            ventes d’entreprises nationales, de l’industrie aux transports ? Est-il
            besoin de te rappeler, camarade, le nombre de victimes des violences
            policières ? As-tu imaginé ton enfant ou ta mère subissant le même
            sort que Geneviève ou Steve ? Vous pouvez continuer à rire ou à vous
            indigner des têtes de beaufs et du concours du plus beau gilet, je vous
            le dis, gens « de gauche », vous vous trompez, ce n’est pas la bonne
            cible. Souvenez-vous de ces paroles écrites durant la Commune et
            chantées sur l’air du Chant des paysans („‹‡9) :
                  « Sauf des mouchards et des gendarmes,
                  On ne voit plus par les chemins,
                  Que des vieillards tristes en larmes,
                  Des veuves et des orphelins.
                  Paris suinte la misère,
                  Les heureux mêmes sont tremblants.
                  La mode est aux conseils de guerre,
                  Et les pavés sont tous sanglants.
                  Oui, mais ! Ça branle dans le manche,
                  Les mauvais jours finiront.
                  Et gare ! à la revanche,
                  Quand tous les pauvres s’y mettront.
                  Quand tous les pauvres s’y mettront. »

            Ї
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